Les intentions de ce Festival ? Donner à tous les publics, petits et grands, le goût de la lecture, leur permettre de s’exprimer à travers des ateliers artistiques et de l’écriture, échanger, créer et découvrir !
Impossible de trouver une minute pour écrire, il s’est passé tant de choses dans ma vie.
J’ai dû lâcher mon journal il y a 6 ans et je me demande si ma main va supporter le frottement du papier ! Courage, petit soldat !
Je retrouve avec délices le changement de couleur de l’encre qui sèche sur le papier.
Voilà ce qui ne m’a pas manqué ces dernières années. J’ai déménagé dans la maison dont je rêvais. Passé les cartons, j’ai enfin pu me poser. Mais il m’a fallu beaucoup de patience pour trouver cet endroit et le découragement a été mon plus fidèle compagnon. Je viens de le planter là et y a de la joie !
Je suis dans le plaisir des odeurs de humus ravivées par la pluie. Et des chèvrefeuilles. Enfin je respire. Par esprit d’escalier, chèvrefeuille m’emmène vers chèvre.
Au théâtre, ils m’ont rendu chèvre, littéralement. Enfermé dans l’enclos de mon bureau, j’ai perdu l’horizon. Et brouter six années le même carré cela manque de goût, je peux me croire. J’ai changé de boulot. Je me suis lancée, actrice ! Jusqu’ à maintenant, je les regardais et les observais en me demandant par quel mystère elles incarnaient leurs personnages ; je ne les observe plus, je les fuis.
Pour faire ma place. Tranquillement bien sûr.
J’ai commencé avec mon amie Sophie, elle a sorti sa caméra un jour et c’était parti ! Nous avons réalisé ensemble un court-métrage qu’on a appelé « je reviens vers moi ». Tout un programme. Belle expérience. On a beaucoup ri. Il faisait caniculaire quand on a tourné alors, j’ai ouvert l’eau d’un tuyau d’arrosage parce que j’allais mourir de chaud et ça fait un effet spécial génial à l’image. Elle l’a gardé après, le film a été primé et moi qui n’avais jamais pensé qu’on puisse me regarder, j’ai découvert le vertige d’être vu par des yeux inconnus qui vont s’imaginer ce que je suis et ce que je ne suis pas.
J’aime les commentaires que je suscite parce que cela me donne une réelle schizophrénie, un dédoublement plutôt. J’entends parler de quelqu’un qui n’est pas exactement moi et ainsi j’en apprends sur moi !
Cela m’a donné l’idée de faire un spectacle seul en scène :C’est tout ce que je pouvais me payer à l’époque ! J’ai pris la plume et écris ma vie, enrobé, enjolivé bien sûr. J’avais peur d’ennuyer tout le monde mais ça a marché. Raconter une femme avec ses aléas femme, mère, travailleuse, divorcée, remariée.
Je craignais d’être banal. Le banal, mon banal, a touché, ému. Depuis toute petite, on m’avait fait croire que je n’avais aucun talent comique, c’était faux. Les salles riaient, et plus j’entendais rire plus j’étais étonnée et ravie que mes tracas soient finalement de petites choses pas si graves. Je ne peux pas m’étendre davantage au jourd’hui. Les chats m’appellent. Ils ont faim. Mais être actrice a changé ma vie ! Tout est plus beau depuis que je suis multiple. La pluie nous accable aujourd’hui. Ma feuille est moite et revoilà les chats. Tant pis.