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Les intentions de ce Festival ? Donner à tous les publics, petits et grands, le goût de la lecture, leur permettre de s’exprimer à travers des ateliers artistiques et de l’écriture, échanger, créer et découvrir !

Journal à quatre mains : David et Sylvie

Impossible de trouver une minute pour écrire car il s’est passé trop de choses dans ma vie.

Trop de choses, trop de choses, le temps file, s’en va, se sauve sans que je le voie. Ça a commencé dans la plaine sous le soleil et dans le ciel de la moisson les alouettes se grisaient d’espace dans l’odeur du blé mûr et du colza. C’est là que je les ai vues pour la première fois. Elles se tenaient par la main me regardaient en chantonnant. Quelque part en moi une voix me disait : « Va ton chemin, n’écoute pas ta mère, elle ne sait rien. Toi tu vois ! Vas y puisque tu nous vois. Je ne suis pas partie Oh Non !  Et j’ai meublé ma vie de toutes les histoires qu’elles, les 3 dames me racontaient. Et puis un breton est venu, accroché à sa pipe, caché par sa barbe,  Nous nous sommes accordés, notre premier enfant nous l’avons accompli loin de la plaine aux alouettes . Dans la rue les gens dansaient, lançaient les youyous de la fête. Il a fallu apprendre à tricoter, faire cuire des haricots verts, et regarder la fille grandir. Puis les fils sont venus réclamer leur part de vie.

Le temps des berceuses, des contes racontés, des histoires inventées, les carnets de notes à signer. D’autres lieux sont venus sous nos pas, toujours ailleurs. Comme le temps filait !. Un jour pourtant un contrat est venu. Les 3 se tenant par la main sont apparues et me disaient : va ton chemin, n’écoute pas l’écho, il ne sait rien que répéter.

Toi tu sais. Vas y puisque tu nous vois. Ainsi, j’ai continué à raconter, à écouter  à interroger.

J’ai voyagé, souvent loin de chez moi. Toujours de nouveaux visages, toujours de nouvelles voix à discerner, des brins de vie, des bouts d’expériences à faire avancer dans un chemin pas souvent choisi. Le temps, en ce temps-là, filait doux, dans une danse de rire ou de larmes. Le train me ramenait, l’avion me propulsait. Toujours je suivais le tempo.

Au  mois de septembre, ou était-ce en novembre,  le Breton m’emmena au Pérou, dans la grande forêt. Nous y avons rencontré des curenderos qui nous racontaient des histoires, nous faisions des rêves colorés, peuplés de monstres grimaçants et de rivières limpides. Nous nous mirions dedans, enchantés et vivants.

Nous en sommes revenus, oh ça oui !

Et maintenant, je sais. Les celles qui me voyaient, qui me disaient : » Vas y » sont toujours là.

Et maintenant je sais que le temps n’a rien à voir dans l’affaire.

Et maintenant je sais : La vie est un cadeau sacré.

 

 

Impossible de trouver une minute pour écrire car il s’est passé trop de choses dans ma vie.

À cet instant précis où je m’apprêtais à franchir l’oued asséché d’ordinaire, j’entendis un grondement sourd qui s’enfla rapidement.

J’arrêtai brusquement mon cheval par un coup sec sur les brides et j’attendis. Le grondement se fit de plus précis, des galets semblaient se frotter les uns sur les autres et rouler des 2 qui n’avait rien de musical, des nuages de sable rouge virevoltaient comme des insectes en perte de direction.  Une trombe d'eau, sortie de je ne sais quel souterrain invisible, déferla sur le sol assoiffé et remplit le lit devenu trop petit pour contenir un tel flux d'inattendu.

Seule une main invisible avait elle pu déclencher un tel cataclysme. Mais quoi!  Était-ce pour m'empêcher d'atteindre mon but ? Avais-je soudain des ennemis opposés à mon projet? Personne à l'horizon…

En plein désert de Judée, sans vivres suffisant pour tenir quelques jours, avec un cheval fatigué par cette chevauchée imprévue, l'obstacle semble être insurmontable. Je décidais cependant de suivre les rives de cet oued, dans l'espérance d'un hypothétique pont ou d'un gué aux eaux plus tranquilles.

Dans cette contrée inhospitalière, la nuit a aussi le goût de la précipitation et les étoiles qu'elle envoie rassure très vite par leur nombre élevé et leur lumière bienveillante. Aussi, je bivouaquai, soulagé pour un moment, légèrement inquiet pour la suite.

Ce sommeil n'en fut pas un. Le moindre bruit remettait tous mes sens en éveil. Un semblant d'écoulement faisait couler quelques gouttes de mon front légèrement brûlant. Les figures géométriques retrouvées me faisait émerger des bribes de mythologie. Bref,  ma mémoire naviguait au gré des événements !

Jamais une aube ne fût tant désirée. Elle prit son temps comme si elle avait appris à se faire attendre pour mieux se laisser savourer.

Mes yeux s’habituaient à la découverte de ce nouveau paysage. Quel ne fût pas mon étonnement lorsque je constatai que l’oued s’était tellement élargi que l’eau s’étalait presque majestueuse et allait me permettre de continuer mon périple.

Périple qui s’arrêterait à Jérusalem où m’attendaient d’autres chevaliers pour une tâche qui sera révélée plus tard.

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